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Tribunal Khmers rouges: des hauts dirigeants de l’état cités à comparaître en tant que témoins

Deux ministres et quatre hauts responsables cambodgiens viennent de faire l’objet d’une citation à comparaître comme témoins par le Tribunal International chargé de juger les Khmers rouges, a-t-on appris mercredi 7 octobre.

Le co-juge d’instruction Marcel Lemonde a adressé, le 25 septembre, des courriers au vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Hor Namhong, au ministre des Finances Keat Chhon, au président du Sénat Chea Sim, au président de l’Assemblée nationale Heng Samrin ainsi qu’à deux sénateurs du Parti Populaire Cambodgien (PPC) au pouvoir, Sim Ka et Ouk Bunchhoeun afin de procéder à leur audition.

L’instruction menée concerne le second procès de ce Tribunal spécial. Quatre anciens dirigeants Khmers rouges doivent y être jugés pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité: Khieu Samphan, ancien chef d’État, Ieng Sary, ancien ministre des affaires étrangères, son épouse Ieng Thirith, ancienne ministre des Affaires sociales, ainsi que Nuoun Chea, ex n°2 du régime.

Cette demande d’audition concernant des personnalités au pouvoir-qui n’est cependant pas une première pour un Tribunal international- devrait être fraîchement accueillie par le gouvernement en place. Celui-ci est en effet soupçonné de vouloir protéger d’ex-cadres khmers rouges qui ont rallié l’administration et l’armée. Le Premier ministre Hun Sen, est ainsi monté au créneau à plusieurs reprises ces derniers mois pour faire pression sur le tribunal et s’opposer à de nouvelles inculpations au prétexte que le pays basculerait une nouvelle fois dans la guerre civile.

Le Tribunal a mis fin le mois dernier aux débats du premier procès, celui de Kaing Guek Eav, alias Duch, qui dirigeait la prison S-21 de Phnom Penh où plus de 14 000 personnes ont été tuées. Le réquisitoire et les plaidoiries sont attendus fin novembre, le verdict début 2010.

Krystel Maurice