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L’Australie confrontée au fiasco de l’accord sur les réfugiés passé avec le Cambodge

Il y a moins d’un mois, Peter Dutton, le ministre australien de l’immigration s’était rendu au Cambodge pour y rencontrer le Premier ministre Hun Sen et le ministre de l’intérieur, Sar Keng. Au menu des conversations, l’arrivée de nouveaux réfugiés en provenance de l’île de Nauru, conformément à l’accord controversé signé l’an dernier entre l’Australie et le Cambodge. En échange, Canberra s’était engagé à verser un pactole de 40 millions de dollars sur quatre ans.

A l’issue des entretiens qualifiés de « très productifs » par Peter Dutton, les autorités cambodgiennes avaient fait savoir qu’elles étaient prêtes à accueillir d’autres réfugiés sur la base du volontariat. Mais force est de constater que les candidats ne se bousculent pas.

A ce jour, seuls trois iraniens et un membre de la communauté Rohingya ont quitté Nauru pour Phnom Penh. Et encore, ce dernier a-t-il déjà entamé des démarches auprès de l’ambassade de Birmanie pour rejoindre Rangoun en dépit des risques encourus pour sa sécurité.

Face à ce fiasco, l’Australie a donc annoncé mardi qu’elle recherchait d’autres pays candidats à l’accueil de réfugiés. « Nous travaillons sur d’autres options bilatérales, et nous y travaillons depuis un moment », a déclaré hier Peter Dutton sur ABC, sans préciser de quel pays il s’agissait.

D’après lui, les demandeurs d’asile sont dissuadés d’aller au Cambodge par les associations de défense des droits de l’Homme. « Le Cambodge est une option disponible et la situation est difficile car des défenseurs des droits des réfugiés probablement bien intentionnés disent aux gens sur Nauru « n’acceptez pas leur offre ».

Dans le même temps, la République de Nauru a annoncé qu’elle ouvrirait les portes de son camp de rétention, où vivent plus de 600 personnes dont les demandes d’asile n’ont pas été instruites. Elles seront désormais autorisées à aller et venir librement sur l’île.

 

Krystel Maurice (avec AFP)