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Inauguration du plus grand barrage du Cambodge près de Kampot

Le plus grand barrage du Cambodge a été inauguré la semaine dernière près de Kampot. Édifié par la Chine pour un coût de 280 millions de dollars, sa construction est vivement critiquée par les associations de protection de l’environnement. L’organisation américaine International Rivers affirme que le barrage Kamchay a détruit des centaines d’hectares de forêts et de terres cultivées, dénonçant son impact négatif sur la vie des riverains. Hun Sen, le Premier ministre cambodgien qui inaugurait le chantier a  rejeté ces critiques soulignant qu’aucun développement n’était possible sans impact sur l’environnement.

D’une puissance de 193 MW, ce barrage devrait, selon le Premier ministre faire baisser le prix de l’électricité dans plusieurs secteurs du pays. Sa réalisation a été confiée à SynoHydro Corporation, l’entreprise d’État chinoise, qui l’exploitera pour une durée de 40 ans avant de le rétrocéder au pays.

Jusqu’ici, l’électricité cambodgienne était produite presque exclusivement par des centrales thermiques, très sensibles aux variations du prix du pétrole. La production est non seulement très inférieure à la demande- on estime que seuls 20% des ménages ont un accès fiable à l’électricité au Cambodge- mais son coût est l’un des plus élevé au monde.
Le Cambodge ne possède que deux barrages hydroélectriques, l’un dans la Ratanakiri, l’autre à Kirirom. Le premier, le barrage O Chum, sur la rivière O Chum dans le Ratanakiri, est une “micro centrale” d’une capacité de 1 000 KW construite par la France en 1991 et destinée uniquement à la consommation de Banlung.
Le second, le barrage de Kirirom , d’une capacité de 12 MW, a été reconstruit en 2001 par une compagnie chinoise et approvisionne exclusivement Phnom Penh en électricité. Mais neuf autres projets du type de celui de Kamchay sont prévus d’ici 2019, dont au moins quatre financés par la Chine.

 

Krystel Maurice