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Polémique autour du choléra au Cambodge

Le Dr Beat Richner tire la sonnette d'alarme dans un encart publié dans le Cambodia Daily.

Y a t-il oui ou non une épidémie de choléra au Cambodge ? Des médecins de l’hôpital Calmette et des hôpitaux pour enfants Kantha Bopha ont confirmé 14 nouveaux cas de choléra dans ces établissements pour la seule journée du mercredi 10 février tandis que  le ministère de la santé affirme qu’aucun cas n’a été détecté.

Le choléra est une infection intestinale aiguë due à une bactérie, Vibrio cholerae, qui se transmet par voie directe fécale-orale ou par l’ingestion d’eau et d’aliments contaminés. La forme la plus grave de la maladie se caractérise par l’apparition soudaine d’une diarrhée aqueuse aiguë qui peut entraîner une déshydratation sévère et une insuffisance rénale mortelles.

Le Dr Denis Laurent,  chef du service pathologique de l’hôpital pour enfants Kantha Bopha de Phnom Penh a déclaré que six nouveaux cas venaient d’être enregistrés mercredi, portant à 25 le nombre total de patient atteints depuis le début du mois. Entre novembre et janvier, cet hôpital a enregistré 65 cas de cholera.

A Calmette, Or Vandha directeur adjoint du bureau technique  fait état de 8 nouveaux  cas enregistrés mercredi. « Les familles de ces malades n’ont pas été avertis du diagnostic afin de  ne pas les affoler » a t-il expliqué. Mais il précise que le ministère de la santé a été informé de chaque cas lequel devait se charger de diffuser l’information dans les villages. « Or les patients qui se présentent à l’hôpital disent  n’avoir reçu aucune information dans leur village ».

Beat Richner et l’OMS

Pour Nima Asgari, spécialiste de la santé publique à l’Organisation Mondiale de la Santé, s’il ne fait aucun doute que ces patients sont bien atteints du cholera, cette forme de cholera n’est qu’une variante des diarrhées aigues fréquentes en saison sèche.

« La majorité des cas de cholera nécessite un traitement simple qui consiste à réhydrater le patient. Dans les cas plus sévères, les malades sont hospitalisés et traités par intraveineuses. Un petit nombre d’entre eux seulement devront être traités par antibiotiques », dit-il.

Faux, s’exclame le très remuant Dr Beat Richner, fondateur des hôpitaux pour enfants Kantha Bopha qui compte cinq établissements dans le pays, quatre à Phnom Penh et un à Siem Reap. Dans un encart publicitaire publié mercredi 9 février dans le quotidien de langue anglaise « Cambodia Daily », ce pédiatre  suisse explique que les diarrhées de saison sont provoqué par un virus tandis que le choléra est dû à la bactérie, vibrio cholerae.

« Cette bactérie doit impérativement être traité par un antibiotique, le Ceftriaxon. Le traitement doit être  immédiat, écrit Beat Richner. La durée d’incubation de ce germe peut varier de 5 heures à 6 jours. C’est la raison pour laquelle tous les proches du malade souffrant de vomissement doivent être informé et traité immédiatement par antibiotique ».

 

Le Dr Richner rappelle que lors de la précédente épidémie de cholera en 1998, 250 cas de contamination avaient été diagnostiqués à Kantha Bopha (deux établissements à l’époque) provenant seulement de deux régions du Cambodge. L’épidémie avait donc pu être enrayé assez rapidement.
Mais les moyens de communications d’aujourd’hui  ont évolué augmentant d’autant les risques de propagation de l’épidémie, alerte le médecin.

Les trois établissements du Dr Richer, sont un exemple unique au Cambodge puisque les soins dispensés aux enfants (3000 enfants par an) sont entièrement gratuits. Leur fonctionnement est assuré par des dons privés en provenance du monde entier.
Ce pédiatre qui dit vouloir offrir aux enfants malades du Cambodge les mêmes traitements que ceux dispensés dans les pays occidentaux s’en prend régulièrement à l’OMS qu’il accuse notamment de pratiquer un nouveau « génocide » dans ce pays en diffusant du Chloramphenicol, un antibiotique qui n’est pratiquement plus utilisé du fait de sa toxicité potentielle.

 

Krystel Maurice