En continu

Arrêt de la CIJ sur Preah Vihear: le Cambodge et Thaïlande en alerte

La Cour internationale de justice (CIJ), plus haut organe judiciaire de l’ONU, doit départager aujourd’hui la Thaïlande et Cambodge dans le différend sur le temple de Preah Vihear, au nord-ouest du Cambodge. Ce jugement pourrait raviver les tensions nationalistes entre les deux pays.

En avril 2011, au plus fort des combats qui ont fait plusieurs dizaines de victimes et des milliers de déplacés, le Cambodge avait déposé en avril 2011 une plainte demandant à la CIJ d’interpréter un arrêt rendu en 1962 lui octroyant la souveraineté sur le temple de Preah Vihear. La Thaïlande ne conteste pas la souveraineté de son voisin sur le temple lui-même, le jugement de 1962 étant irréversible. Ce qui en cause aujourd’hui est la zone située « dans les environs du temple », selon  l’expression utilisée dans le jugement rendu il y a 52 ans, chacun ayant sa propre interprétation de sa délimitation et de son étendue.

Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a assuré jeudi après un entretien avec son homologue thaïlandaise Yingluck Shinawatra que les deux pays accepteraient le verdict, quel qu’il soit. « J’appelle toute les forces armées qui remplissent leur devoir en protégeant la frontière à rester calme, à montrer de la retenue et à s’abstenir de toute activité qui pourrait provoquer des tensions ou affrontements », a déclaré le Premier ministre Hun Sen à la télévision.

L’atmosphère s’était réchauffée entre les deux pays après l’arrivée au pouvoir à l’été 2011 de Yingluck Shinawatra, sœur de l’ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, qui est un ami de Hun Sen. Mais un verdict défavorable à la Thaïlande fragiliserait un peu plus encore le gouvernement thaïlandais, qui doit déjà gérer des manifestations massives contre une loi d’amnistie controversée. Yingluck Shinawatra s’adressera à la nation à l’issue de la décision.

A Preah Vihear hier, plusieurs dizaines de soldats cambodgiens patrouillaient ostensiblement dans le temple, plus nombreux que dans les semaines précédentes. Mais le commandement cambodgien affirme qu’il n’y eu aucun renforcement de troupes sur le secteur. Il n’en demeure  pas moins que de part et d’autre, les troupes sont en alerte. De chaque côté de la frontière, les habitants ont également stocké nourriture et vêtements et creusé des bunkers pour s’y réfugier en cas d’attaques.

La lecture de l’arrêt  rendu par la Cour sera retransmise en direct et en différé à 10h (heure de Paris, 16h heure de Phnom Penh).  Pour suivre la séance, deux possibilités sont offertes:
-soit sur le site de la CIJ (galerie multimédia)
-soit sur le site internet de l’ONU (rubrique live pour suivre en direct) ou (rubrique meeting and events/ICJ pour suivre en différé).

Ces retransmissions sont disponibles en anglais ou en français depuis un ordinateur, en langues originales sur les mobiles.

 

Krystel Maurice