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Barrage de Stung Treng: le feu vert du gouvernement suscite de fortes inquiétudes

Le gouvernement cambodgien a approuvé le 2 novembre la construction d’un barrage hydroélectrique très controversé dans la province de Stung Treng, au nord du pays. Ce barrage sera construit à une trentaine de kilomètres de Stung Treng, sur la rivière Sesan, un affluent du Mékong.

Baptisée Sesan II, la centrale,  d’une puissance de 400 mégawatt et d’un cout de 781, 5  millions de dollars, sera construit par deux compagnies, l’une chinoise, l’autre vietnamienne, selon le communiqué du gouvernement. Les noms de ces sociétés n’ont pas été révélés mais  le communiqué souligne que des solutions ont été mises en place pour  les villageois affectés.
Le Premier ministre Hun Sen a demandé aux autorités et aux deux compagnies en charge de la construction de reloger les familles qui seront déplacées, ajoute le communiqué qui ne précise pas leur nombre.

Près de 50 000 personnes seront affectées, selon l’ONG cambodgienne 3S River qui se dit surprise de cette annonce et réclame en préalable la tenue de discussions publiques. « Nous ne savons pas comment ce barrage va être construit et nous sommes très inquiets de son impact sur le mode de vie des populations, sur l’eau et sur l’environnement » explique à l’AFP Meach Mean, le coordinateur de l’association.

Surya Subedi, le rapporteur de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Cambodge, avait lui aussi, dans un rapport publié en septembre,  fait son part de son inquiétude quant à la construction de ce barrage pour lesquelles les communautés concernées n’avaient pas été correctement informés.

Le Cambodge est pratiquement totalement dépendant du Vietnam et de la Thaïlande, qui lui fournissent l’électricité. Mais les prix ne cessent de grimper et cette envolée est un obstacle majeur à l’investissement des compagnies étrangères dans le pays.
Le gouvernement qui se doit de trouver des solutions pour faire baisser ces coûts a donc décidé de construire neuf barrages à l’horizon 2019 dans le pays, susceptibles d’assurer une production de 2045 mégawatts.

 

Krystel Maurice