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Hier, quelque 200 moines qui manifestaient à Phnom Penh s’en sont pris à leur hiérarchie réunie au centre de conférences de Chaktomuk, affichant ainsi publiquement les divisions politiques à l’intérieur du mouvement.
Sous une pluie battante, ils ont défilé le long des quais portant une longue bannière sur laquelle on pouvait lire « Le gouvernement et la hiérarchie bouddhiste doivent assumer leur responsabilité pour le vol des reliques de Bouddha. La corruption nourrit les voleurs ».
Vers le 10 décembre, l’urne sacrée offerte en 1957 par le Sri Lanka au roi Norodom Sihanouk et censée contenir les cendres de bouddha a été volée à Oudong. D’autres statues de grande valeur auraient également disparus.
De cette affaire on sait peu de choses, le gouvernement est resté muet et la police discrète. Cinq personnes dont plusieurs gardes et le chef de la sécurité ont été inculpées de vols aggravés lundi mais ces trésors n’ont toujours pas été retrouvés.
« Ennemis »
Durant plus d’une heure et demie ces moines ont hurlé leur colère devant le centre de conférence, menaçant de prendre d’assaut le bâtiment. Ils voulaient rencontrer le Grand Patriarche Tep Vong, estimant que les responsables bouddhistes auraient dû publiquement réagir à ce pillage.
A l’intérieur de la salle, Tep Vong, n’a pas mâché ses mots, qualifiant les manifestants « d’ennemis » au service du Parti du sauvetage national du Cambodge. Une délégation conduite par Khim Sorn, à la tête des moines de Phnom Penh, a fini par sortir pour tenter de calmer les manifestants.
Comme il expliquait que le clergé n’avait pas à ordonner au gouvernement de retrouver les reliques, But Buntenh, à la tête du Réseau des moines indépendants s’est emparé du micro. « Quand les moines manifestent vous publiez immédiatement de nombreux communiqués ».
La hiérarchie bouddhiste, généralement proche du Parti du peuple cambodgien, a effet publié plusieurs communiqués depuis le début de la campagne électorale de juillet, ordonnant aux moines de se tenir à l’écart des affaires politiques.
Finalement, Khim Sorn s’est engagé publiquement à faire parvenir une lettre au gouvernement lui demandant de « tout mettre en œuvre pour retrouver les reliques et les rendre au peuple ».
Krystel Maurice