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Vol de reliques sacrées à Oudong : cinq accusés condamnés à sept ans de prison

Des policiers et un haut dirigeant de la hiérarchie bouddhiste le 6 février 2014 autour de la relique sacrée retrouvée.

Cinq personnes, dont quatre gardiens de la nécropole royale de Oudong, ont été condamnées aujourd’hui à sept ans de prison par le tribunal provincial de Kandal pour avoir volé «  des objets bouddhistes sacrés » en décembre 2013.

Une urne supposée contenir des reliques de Bouddha avait été offerte en 1957 par le Sri Lanka au roi-père Norodom Sihanouk. Elle avait été transportée sur la colline de Oudong en 2002 lors d’une cérémonie grandiose à laquelle avaient assisté des milliers de fidèles.

En décembre 2013, la police cambodgienne annonçait que la porte du stupa renfermant cette urne avait été fracturée et que l’urne sacrée ainsi que plusieurs trésors royaux avaient été volés. Quatre gardiens, dont le chef de la sécurité du site et un villageois, avaient été arrêtés, accusés de vols aggravés.

Deux mois plus tard, en février 2014, la police nationale annonçait, sans plus de précisions, avoir retrouvé l’urne. Eav Chamroeun, le chef de la police provinciale avait quant à lui déclaré qu’un nouveau suspect, Keo Reaksmey, avait été arrêté dans son village situé à 130km de là, dans la province de Takeo.
Illettré et pauvre, ce jeune fermier âgé de 24 ans qui accompagnait régulièrement sa grand-mère sur le site d’Oudong où elle mendiait, venait soudainement de s’offrir une voiture flambant neuve et une moto. Intrigués, les voisins avaient alerté la police. Selon Eav Chamroeun, le jeune homme avait fondu dix statues volées à Oudong dont il aurait ensuite revendu l’or au marché, ajoutant que du matériel ayant  servi à  l’opération avait été saisi.

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Mutisme du côté de la police nationale qui s’était contentée de confirmer l’arrestation et le retour de l’urne sacrée, silence du côté des autorités religieuses et interrogations quant à la réalité de cette version des faits.

Depuis leur arrestation, les cinq membres de la sécurité et le villageois incarcérés ont toujours nié les faits. Quatre d’entre eux affirment qu’ils dormaient, le chef de la sécurité expliquant pour sa part n’être arrivé sur les lieux qu’après la découverte du vol.

En novembre 2014, le tribunal de la province de Kandal a d’ailleurs annulé les charges retenues contre eux considérant que les preuves de leur implication étaient insuffisantes, seules leurs empreintes de pas et de mains ayant été relevées sur les lieux. Mais la date précise du vol restant à ce jour inconnue, le constat de ces empreintes reste peu probant.

Cependant, un mois plus tard, suite à l’appel du parquet, la cour d’appel a rejeté le jugement de première instance et maintenu les charges contre eux.

Le 11 août 2015, après un an et demi de détention- le maximum autorisé par loi- les accusés qui comparaissaient devant la cour ont maintenu leurs déclarations. Cinq d’entre eux ont réaffirmé leur innocence.

Seul Keo Ramsey dont la santé mentale semble être quelque peu déficiente, a reconnu les faits, proclamant qu’il avait agi seul. Face à la cour il a expliqué qu’il avait fracturé le stupa en se procurant un pied de biche, un tournevis, des pinces, un marteau et de l’acide et avait procédé comme il l’avait vu faire dans un film chinois à la télévision.

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« J’ai volé 13 statues de Bouddha en or et l’urne sacrée. Les statues je les ai prises pour vendre l’or et j’ai utilisé l’argent pour m’acheter une voiture de plus de 20 000 dollars ». Pour la première fois il a aussi déclaré avoir volé trois bagues.

Des explications vaseuses qui ont provoqué la colère du procureur adjoint Somrithy Vesna : « Il dit avoir volé l’urne sacrée mais il semble ne rien savoir quand on l’interroge ou alors il cache quelque chose d’autre » pour protéger des complices.

Seul, le villageois a été acquitté.

Krystel Maurice