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Un réseau d’ONG œuvrant pour les droits de l’enfance, dont Friends International et l’Unicef, lance une campagne contre un phénomène qui a pris un essor considérable au Cambodge, le tourisme dans les orphelinats.
Cette campagne, soutenue par le gouvernement, dénonce la multiplication d’orphelinats privés qui exploitent des enfants non orphelins à des fins purement mercantiles en faisant appel à la sensibilité des touristes.
L’affiche de la campagne est volontairement dérangeante. Sous le titre « Les enfants ne sont pas des attractions touristiques », une photo montre deux enfants enfermés dans une cage de verre, exposés tels des animaux, aux regards d’un groupe de touristes qui les mitraillent en photos.
Le but de la campagne est d’amener à réfléchir sur les conséquences de cette nouvelle forme de tourisme dans les orphelinats.
Sur 258 orphelinats recensés dans le pays, 21 orphelinats seulement sont des orphelinats gouvernementaux et 237 privés. Or, en cinq ans, explique Richard Bridle le représentant de l’Unicef au Cambodge, le nombre d’enfants dans ces orphelinats a doublé, tout autant que le nombre d’établissements.
En clair, si cette forme de tourisme se développe si rapidement, c’est qu’elle est devenue financièrement très rentable.
Touchés par ces enfants, les touristes mettent la main à la poche, persuadés d’avoir contribué à les aider. Mais dans les faits, c’est exactement le contraire qui se produit, affirment les associations.
Pourquoi ? Parce que la réalité est bien différente que celle à laquelle les touristes pensent, en toute bonne foi, avoir à faire.
Premier constat des ONG, sur un total de 12000 enfants vivant dans des orphelinats, plus des trois quarts ne sont pas orphelins et ont au moins encore un parent vivant. Soit trois enfants sur quatre. Des chiffres très éloignés de ce qui existait au début des années 80, au sortir de la guerre, une époque définitivement résolue mais qui continue, à tord, de marquer les esprits.
Autre constat, la grande majorité de ces orphelinats exploitent les enfants pour collecter des fonds. Tard le soir, on les envoie dans des bars de nuit pour inciter la clientèle à mettre la main à la poche. Dans les endroits très fréquentés par les étrangers, comme dans les environs de Phnom Pen, sur le tristement célèbre site de Killing fields, on les retrouve à tenter de convaincre les touristes de venir visiter leur orphelinat.
Enfin la plupart de ces orphelinats n’ont aucune politique de protection des enfants. N’importe qui peut visiter ces centres, y compris des personnes mal intentionnées. En visitant un orphelinat, les touristes maintiennent ces enfants dans une situation vulnérable, affirment les ONG. Les orphelinats devraient être un endroit sûr pour les enfants, non pas un lieu ouvert au public.
A l’occasion de cette campagne qui ne vise pas décourager les bonnes volontés mais à mieux cibler les aides à apporter aux enfants, un site internet (consultable en français ici) répond à chacune des questions qu’un touriste peut se poser en arrivant au Cambodge.