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Deux syndicats, la Confédération cambodgienne du travail et la Confédération nationale cambodgienne, ont dénoncé, dans un communiqué commun rendu publique mercredi, les licenciements pour fait de grève dont employés et syndicalistes du secteur textile sont aujourd’hui victimes.
Selon ce communiqué, les tribunaux ont ordonné la mise à pied de 159 syndicalistes et grévistes dans 17 usines pour « avoir exercé leur droits de grève ». 151 autres personnes ont été purement et simplement licenciées par les employeurs pour « avoir mené les grèves ».
A elle seule, la lecture du communiqué en dit long sur les difficultés du syndicalisme au Cambodge. « Le but d’une grève est d’arrêter le travail afin que les syndicats obtiennent satisfaction. Cela conduit inévitablement à une perte de revenus à la fois pour les employeurs, dont la production baisse, et pour les employés qui perdent leurs salaires. Le fait de sanctionner les travailleurs au motif que la production a chuté constitue une remise en cause des fondements du droit de grève ».
Le Gmac, l’association des patrons du textile, a estimé que le coût de ces quatre jours de grève se montait à 15 millions de dollars. Un chiffre invérifiable mais qu’il brandit chaque jour comme une menace sur le pays.
Depuis mercredi, il semble bien qu’il en ait fait son cheval de bataille. Ken Loo, le secrétaire général du Gmac, affirme ainsi que des patrons ont commencé de licencier pour faire face à la situation. « Un ou deux patrons ont renvoyé des employés, suite à l’annulation de commandes. Nous avions prévenu que cela arriverait». L’information est, là aussi, invérifiable et il s’est refusé à donner davantage de précisions. Mais, vrai ou faux, les employeurs ne manqueront pas d’utiliser cet argument massue lors de la rencontre prévue lundi au ministère des affaires sociales.
La semaine dernière, le Gmac affirmait cependant que le mot d’ordre de grève avait été peu suivi. Au plus fort de la mobilisation, Ken Loo déclarait que sur les 345 000 employés du secteur, « moins de 10 000 ont fait grève ». Il ajoutait que « 30 000 autres ne s’étant pas présenté a leur travail » les grévistes les en ayant « empêchés ».
Enfin dans leur communiqué, les deux syndicats disent n’avoir aucune « confiance en l’indépendance des tribunaux cambodgiens » et réaffirme que contrairement aux décisions de justice, la grève était légale. Une déclaration qui, dans un pays où l’espace de liberté se rétrécit de mois en mois, pourrait bien ne pas laisser le pouvoir indifférent.