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Plus de deux cent travailleuses de l’usine de textile King Fashion située dans la banlieue de Phnom Penh ont été prises de malaise mercredi 15 juin et ont du être hospitalisées. Atteintes de difficultés respiratoires, de vomissements et de vertiges, nombre d’entre elles se sont évanouies et ont été transportées à l’hôpital de l’Amitié khmero-russe de Phnom Penh. Jeudi matin à nouveau, une centaine d’autres employées ont été victimes à leur tour des mêmes symptômes.
A l’heure actuelle, la cause de ces malaises reste inconnue mais on soupçonne une intoxication liée à l’usage de produits chimiques sur les vêtements produits à l’usine ou également utilisé comme répulsif pour empêcher les insectes de s’attaquer aux tissus. Des ouvrières ont notamment mentionné une odeur entêtante dans l’usine depuis deux jours.
Hypoglycémie
Comme on pouvait s’y attendre, Ken Loo le secrétaire général du Gmac (Garment Manufacturers Association in Cambodia, GMAC), l’association qui regroupe les patrons, a aussitôt réfuté cette hypothèse et a fourni une explication pour le moins stupéfiante. Les usines des textile cambodgienne n’utilisent aucun produit chimique dangereux, a t-il tout d’abord tenu à préciser, avant d’ajouter : « D’ailleurs, les analyses de sang pratiquées sur les ouvrières ont seulement montré qu’elles étaient en hypoglycémie. »
Trois cents ouvrières subitement en manque de glucose au point de s’évanouir, c’est plutôt rare, a rétorqué en substance la responsable locale du service de communication de l’Organisation Internationale du Travail. Et quand bien même la malnutrition serait à l’origine de ces événements, ce serait tout aussi inquiétant.
En avril, ce sont 800 ouvrières employées dans deux autres usines du pays, Universal Apparel Co Ltd et Huey Chuen Corp Ltd, fournisseur de la marque Puma, qui ont été prises de malaises identiques. Une enquête avait été ouverte dont les conclusions ne sont toujours pas connues.
Un phénomène similaire s’était également produit en octobre 2009 à l’usine Willbes Cambodia and Co. Cinq cent ouvrières avaient été prises de malaises et de vomissements et avaient dû être hospitalisées.
En septembre dernier, des milliers d’ouvrières s’étaient mis en grève répondant à l’appel des syndicats qui protestaient contre l’accord fixant le revenu minimum à 61 dollars (47,5 euros) par mois. Ceux-ci réclamaient au moins 93 dollars par mois pour pouvoir vivre décemment.
Krystel Maurice