45000 employés du textile et de la chaussure ont été licenciés au Cambodge en 2009 et 106 usines ont fermé en raison de la baisse des commandes, a annoncé le ministère de l’emploi lundi 15 février. 66 sociétés ont fermé temporairement, affectant 38 124 ouvriers qui se sont retrouvés au chômage technique. Les exportations ont enregistré une chute de 15,8%.
Mais il est impossible, selon le ministère, de dire combien d’entreprises ont réellement fermés en raison de la crise économique. Nombre de patrons ont profité de ce contexte de crise pour déposer le bilan et rouvrir aussitôt une nouvelle entreprise dans un autre secteur géographique. En effet depuis 2005, les entreprises nouvelles sont exonérées de taxes durant cinq ans. Les patrons peu scrupuleux ont vite compris les profits qu’ils pouvaient en tirer.
Au total 511 usines employant 350 000 employés étaient en activité au Cambodge au début de 2010, contre 554 usines comptabilisant 403 000 ouvriers en 2008, selon le ministère.
Selon les chiffres du Syndicat indépendant des ouvriers du Royaume du Cambodge (SIORC, Free Trade Union of Workers of the Kingdom of Cambodia, en anglais) l’un des principaux syndicat du secteur, 135 usines ont fermé depuis le début de la crise en out 2008, touchant 78 000 employés.
A noter que les grandes usines textiles sont aux mains des Chinois, Malaisiens et des Coréens, ce qui constitue une faiblesse de plus dans l’économie cambodgienne. Le salaire minimum mensuel d’un ouvrier est de 50 dollars, sans compter les heures supplémentaires. Un salaire trop faible plaident les syndicats qui réclament actuellement 93 dollars. Les patrons regroupés dans le Gmac rétorquent que ce salaire est non seulement suffisant mais que son maintien est une nécessité pour faire face à la concurrence d’autres pays. Les négociations se poursuivront dans les semaines à venir.
Krystel Maurice
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