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Une centaine de Bunongs ont juré d’abattre les hévéas de la plantation de la Socfin-KDC, une compagnie dans laquelle le groupe Bolloré est le premier actionnaire, si leurs terres ne leur étaient pas restituées.
En 2008, la Socfin-KDC s’est vu attribuer par le gouvernement une concession économique à Bousra, dans le Mondolkiri. Expropriés et privés de leur outil de travail, les Bunongs n’ont eu d’autres choix que d’accepter les 200 dollars l’hectare que la compagnie leur offrait. Une somme insuffisante et vite épuisée. La compagnie leur a alors proposé de choisir entre l’octroi d’une surface équivalente sur la concession pour y cultiver l’hévéa ou l’attribution d’une terre plus éloignée où ils pourraient cultiver ce qu’ils voulaient. Mais disent-ils aujourd’hui, ces terres sont de mauvaise qualité, truffées de pierre et situées trop en altitude pour y planter du riz.
En clair, on leur avait promis la lune et près d’un tiers d’entre eux s’échinent aujourd’hui sur les terres d’un des barons du caoutchouc mondial quand les autres tentent vainement de défricher des terres infertiles. Mercredi, une rencontre avec un représentant de la compagnie s’est avérée infructueuse. « Si d’ici 15 jours la compagnie n’a pas trouvé de solution, nous abattrons les hévéas et récupérons nos terres », a expliqué l’un des Bunongs.
Depuis l’arrivée de la Socfin à Bousra, les relations entre cette société du groupe Bolloré et la minorité Bunong sont tendues. En 2011, la Fédération internationale des droits de l’homme avait d’ailleurs publié un rapport sévère à ce sujet. Mais depuis quelques semaines, un vent de colère souffle également sur le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Liberia et la Sierra Leone à propos des pratiques de la Socfin dans ces pays.
Krystel Maurice