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A Siem Reap, nombreux sont ceux qui n’ont pas accès à l’eau. Ici, le long de la rivière, les habitants pompent une eau polluée pour leurs besoins quotidiens. ©Krystel Maurice
A Siem Reap, il faut limiter les forages qui érodent le sous-sol et menacent les temples d’Angkor. C’est à peu près en ces terme que s’est exprimé le Premier ministre Hun Sen le 22 avril à l’occasion de l’inauguration d’un nouveau système du nouveau système de gestion des eaux à Siem Reap. Plus précisément, le Premier ministre a estimé qu’à force de creuser des puits pour subvenir aux besoins en eau des uns et des autres, il y a risque de « tremblement de terre » qui entrainera l’effondrement des temples. Certes, l’image est caricaturale mais elle a au moins le mérite de frapper les imaginations.
Plusieurs archéologues ont déjà fait part de leurs inquiétudes pour l’avenir des temples si les nappes phréatiques venaient à se tarir. Seung Kon, le directeur adjoint de l’autorité Apsara, en charge de la gestion des temples, est venu confirmer ces craintes, précisant qu’en cas d’assèchement du sous-sol, les temples ne résisteraient pas longtemps avant de s’effondrer.
Le Premier ministre s’est adressé en particulier aux propriétaires d’hôtels dont bon nombre ont installé leur propre système de pompages pour puiser dans la nappe phréatiques. « Je rappelle que l’installation de pompes doit être soigneusement contrôlée », a déclaré le Premier ministre qui a donné l’ordre au ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie de surveiller ces travaux afin d’empêcher un « désastre » .
Mais c’est aussi à l’ensemble de la population de la province que le Premier ministre s’est adressé soulignant le fait que la majeure partie des habitants pompaient eux aussi directement l’eau des nappes, n étant pas encore raccordée au réseau public. « Nous les avons déjà informé des risques qu’encourraient les temples mais jusqu’à maintenant nous n’avons vu aucun signe montrant qu’ils avaient tenus compte de nos avertissements ».
Le Premier ministre n’a cependant pas indiqué quelle autre alternative s’offrait à ces populations qui n’ont pas accès au réseau d’eau public. En effet, seules les villes, sont desservies, et encore, même à Siem Reap, qui compte un peu plus de 40 000 habitants, plusieurs quartiers ne sont toujours pas raccordés.
Krystel Maurice