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Le ministère cambodgien de l’Intérieur a vivement critiqué les propos de l’ONG américaine Human Right Watch(HRW), suite à l’annonce du décès lundi dernier, de Chea Sim, président du Parti du peuple cambodgien au pouvoir.
Quelques heures après la mort de celui que beaucoup considèrent comme un héros national, Human Right Watch avait réitéré ses accusations contre Chea Sim, impliqué selon elle, dans de « graves crimes internationaux ». Dans un article intitulé « La mort de Chea Sim montre les échecs du tribunal khmer rouge », Human Right Watch accuse Chea Sim de s’être rendu complice d’arrestations, de tortures et d’exécutions d’opposants politiques et de minorités ethniques alors qu’il officiait comme membre, puis comme secrétaire du Comité du Parti du district de Ponhea Krek, dans le secteur 20 de la zone Est, entre 1975 et 1978.
« La mort de Chea Sim vient rappeler que pratiquement tous les anciens représentants khmers rouges sont décédés sans avoir été inquiétés pour les millions de morts et l’incroyable souffrance des Cambodgiens durant le règne khmer rouge », écrit Brad Adams, le directeur pour l’Asie de Human Rights Watch. L’ONG accuse également Chea Sim, d’avoir, après le renversement des khmers rouges, mise en place en tant que ministre de l’Intérieur, un système policier répressif.
« Cet article prémédité déforme les faits et fait étalage d’une colère personnelle envers les dirigeants du royaume du Cambodge », écrit samedi le ministère de l’Intérieur dans une lettre ouverte adressée personnellement à Brad Adams, citée par le Phnom Penh Post dans son édition du 15 juin. « Chea Sim est un patriote bien considéré qui a aidé à reconstruire, à restaurer, à développer et à maintenir la paix et la sécurité de la nation avec toute sa sincérité ». Et le ministère de poursuivre: «Human Right Watch aurait meilleure réputation si vous ne la représentiez pas ; votre action qui a largement dévié des principes moraux fait rejaillir la honte sur elle.
« Brad Adams sera interdit d’entrée au Cambodge s’il ne s’excuse pas » renchérit Khieu Sopheak, le porte-parole du ministère contacté dimanche par le journal le Cambodia Daily.
Le 12 juin déjà, l’agence de presse gouvernementale AKP évoquait dans une dépêche la réaction du ministère de l’Intérieur aux propos de Brad Adams. « Selon une lettre adressée au rédacteur en chef du Phnom Penh Post, le porte-parole du ministère de l’Intérieur a fermement rejeté les commentaires faits par Brad Adams, directeur de la division Asie à Human Rights Watch, et cités par le Phnom Penh Post, et qui lient Samdech Chea Sim au régime génocidaire de Pol Pot et des Khmers rouges. Dans ce régime barbare, Samdech Chea Sim était, affirme le porte-parole du ministère de l’Intérieur, un simple officiel. Sa famille et lui étaient aussi des victimes (du régime) comme les autres Cambodgiens (…)».
Président du Parti du peuple cambodgien (PPC) et président du Sénat jusqu’à sa mort, Chea Sim sera incinéré vendredi, lors d’une cérémonie officielle en présence du roi Norodom Sihamoni. Dans les heures qui ont suivi son décès, Say Chhum, l’actuel secrétaire général du Parti du peuple cambodgien a été nommé pour lui succéder à la présidence du Sénat.
Samedi, le Premier ministre Hun Sen devrait être désigné pour le remplacer à la tête du Parti à l’issue d’un congrès extraordinaire du comité central du PPC. Avec pour mission, de remporter la victoire aux prochaines élections de 2018.
Krystel Maurice