Angkor Vat. Photo Krystel Maurice
Les autorités cambodgiennes, ulcérées par le projet d’une société indienne de construire une réplique d’Angkor Wat dans l’état du Bihar (nord de l’Inde), tentent actuellement de trouver des parades pour protéger l’héritage culturel Khmer.
Mavahir Mandir Trust, la société indienne en question a, quelques semaines après cette annonce, fait savoir qu’elle modifierait son projet. Mais le mois dernier, elle annonçait que finalement, elle ne renoncerait pas à bâtir une réplique d’Angkor Wat. Simplement la construction porterait un autre nom et serait plus imposante encore que le temple khmer, actuellement le plus grand temple hindou au monde.
Les autorités cambodgiennes, inquiètes de voir leur patrimoine culturel galvaudé, redoutent aussi de voir les touristes se détourner de la région. Avec plus d’un million de visiteurs par an, les retombées économiques du site d’Angkor sont énormes. Mais comment éviter que d’autres s’approprient cet héritage ? Le complexe cambodgien pourrait-il bénéficier d’une protection au titre de la propriété intellectuelle et commerciale ? C’est ce sur quoi planche actuellement l’Organisation mondiale de la propriété industrielle (OMPI). « L’héritage culturel du Cambodge est unique et ne peut être reproduit », précisait la semaine dernière Francis Gurry le directeur général de l’organisation dont le siège est à Genève.« Si le temple bénéficiait d’une protection au titre de la propriété intellectuelle cela permettrait d’exploiter commercialement ce riche héritage culturel, explique Francis Gurry. Mais pas au profit de tous, au profit du Cambodge uniquement ».
L’objectif est donc de trouver des mécanismes permettant au Cambodge d’avoir une maitrise totale sur ce qu’il dénomme « l’héritage intellectuel et culturel du Royaume ». Le traité qui en découlerait pourrait, d’ici un an, être retranscrit dans une loi internationale, fournissant ainsi un cadre permettant de lutter contre la contrefaçon de telles œuvres, précise Francis Gurry. Les négociations ne font que commencer et chaque état membre de l’OMPI devra ensuite approuver ce projet.
Protéger l’environnement du site des temples
L’environnement du site préoccupe également les responsables. Ainsi, l’Autorité Apsara, en charge de la gestion des temples d’Angkor, a signé vendredi 31 aout un accord avec trois sociétés japonaises pour mener des études visant à le protéger grâce à des technologies de pointe. Ces études porteront tout à la fois sur la faisabilité d’un système de transport électrique à l’intérieur du site, d’un système de recyclage de l’eau et d’un système énergétique ayant recours au solaire. Les trois sociétés japonaises, Japan Development Institute, Maeda Corporation et JGC Corporation, devraient rendre leurs conclusions en février. Ces études seront financées par le ministère japonais des finances.
Krystel Maurice
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