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Malade depuis de nombreuses années, Chea Sim, âgé de 82 ans, est décédé à son domicile de Phnom Penh lundi. Figure historique du Cambodge de l’après Khmer rouge, il avait présidé l’Assemblée nationale de 1981 à 1998, puis le Senat de 1999 à ce jour. Depuis sa fondation en 1991, il présidait également le Parti du peuple cambodgien (PPC) actuellement au pouvoir.
Né le 15 novembre 1932 dans la province de Svay Rieng, Chea Sim rejoint les maquis communistes dans les années cinquante. En 1966, Il intègre la direction du Parti communiste du Kampuchea (Khmers rouges) au sein duquel il poursuit son ascension jusqu’en 1978.
Alors que le parti procède à des purges à grande échelle, il s’enfuit au Vietnam et constitue avec Heng Samrin, l’actuel président de l’Assemblée nationale, le Front uni du peuple khmer pour le salut national (FUNSK), une organisation destinée à renverser les Khmers rouges. De 30 ans son ainé, le jeune Hun Sen qui a, lui aussi, fui le Cambodge accède au comité central de l’organisation la même année. Tous trois rejoindront le Cambodge en 1979 aux côté des troupes vietnamiennes qui envahissent le pays et défont le régime khmer rouge.
Chea Sim est alors nommé ministre de l’intérieur du nouveau Conseil populaire révolutionnaire du Kampuchéa, un gouvernement mis en place par Hanoï et présidé par Heng Sarim. Agé de 26 ans, Hun Sen est quant à lui chargé des affaires étrangères.
Au fil des années, les rivalités entre Chea Sim et Hun Sen pour la prise de contrôle du parti se font plus fortes. Ces dissensions finissent par éclater au grand jour en 2004. Chea Sim, alors chef de l’état par intérim, refuse de signer la révision de la constitution qui permettrait au Funcipec et au PPC de former une coalition gouvernementale, mettant ainsi un terme à l’impasse politique dans laquelle le pays se trouve depuis des mois. Il est alors embarqué de force dans un avion, officiellement pour être hospitalisé à Bangkok.
Depuis, l’influence de Chea Sim sur le parti n’a cessé de décliner. Affaibli par la maladie, il n’occupait plus ses fonctions au Senat, même s’il en conservait le titre. Fin avril, Hun sen avait annoncé qu’il le remplacerait à la tête du Parti.
Krystel Maurice