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La forêt tropicale protège les temples d’Angkor, selon des chercheurs du CNRS

Ta Keo au lever du soleil ©Krystel Maurice

Depuis que le temple de Ta Keo a été dégagé, entre 1920 et 1922,  la détérioration des bas-reliefs de grès de la tour centrale s’est considérablement accélérée et a même décuplé pour ce qui concerne certaines moulures. C’est ce que révèlent les études menées ces quatre dernières années par une équipe de sept chercheurs du Laboratoire de géographie physique et environnementale (Geolab) de Clermont-Ferrand, spécialisée dans les phénomènes d’érosion de la pierre.

Le temple de Ta Keo représentait une chance unique pour les chercheurs d’examiner les effets des érosions climatiques sur la pierre.  Construit par Jayavarman V aux environs de l’an 1000, ce temple n’a jamais été achevé. La disparition du roi en est sans doute la raison et l’on ignore pourquoi son successeur n’a pas poursuivi les travaux. Il a donc été abandonné alors que les travaux d’ornementation venaient tout juste de débuter et pendant neuf siècles il est resté enfoui sous la végétation. C’est ainsi aujourd’hui le seul temple d’Angkor à n’avoir subi aucune modification depuis sa construction.

L’aubaine pour les chercheurs était d’autant plus belle que ce temple bénéficiait d’une documentation particulièrement riche provenant tout à la fois de l’’École française d’Extrême-Orient (EFEO), du musée Guimet et de collections privées.

En comparant les photographies réalisées avant et après son dégagement avec leurs propres relevés, l’équipe de Géolab a ainsi pu dresser l’état de la dégradation des pierres de grès du temple et mesurer l’impact des agressions atmosphériques depuis qu’il a été dégagé, il y un siècle.

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Ornementations à Ta Keo. Photo Krystel Maurice

L’étude montre ainsi que la forêt tropicale, loin de dégrader les pierres des temples, joue au contraire un formidable rôle protecteur contre les agressions du soleil, de la chaleur ou de la pluie.

Les chercheurs plaident donc pour le maintien ou la restauration d’une couverture forestière ceinturant les temples d’Angkor de manière à leur assurer une meilleure protection à l’avenir.
Ce dont les visiteurs, souvent accablés par la chaleur étouffante qu’il règne dans certains temples ayant été soumis à une véritable déforestation,  ne se plaindront pas.

Krystel Maurice