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Ao An, un ancien dirigeant Khmer rouge, a été inculpé de crimes contre l’humanité le 27 mars 2015.
Moins de trois semaines après l’inculpation de Meas Muth et de Im Chem, deux anciens dirigeants Khmers rouges, le co-juge d’instruction international Mark Hamon a mis en examen le 27 mars un autre responsable de cette époque, Ao An, plus connu sous le nom de Ta An.
Agé de 79 ans, celui-ci est accusé dans le cadre du dossier N°4, de crimes contre l’humanité et d’assassinats au site d’exécution de Kok Pring et aux centres de sécurité de Tuol Beng et de Wat Au Trakuon.
Ao An s’est rendu à la convocation du juge à la différence de Meas Muth et de Im Chem, qui avaient été inculpés en absence. Il a été laissé en liberté.
L’arrestation de ces dirigeants risque de faire débat durant de longs mois. Le Premier ministre Hun Sen s’est en effet toujours farouchement opposé à de nouvelles inculpations, en dehors de celles des cinq dirigeants à l’origine des procès : Duch, le chef de la prison de S-21, Nuon Chea, l’idéologue du parti et Khieu Sampan, ancien chef de l’état, tous trois actuellement emprisonnés. Quant à Ieng Sary, l’ancien ministre des affaires étrangères, il est décédé avant d’avoir été jugé. Atteinte de la maladie d’Alzheimer son épouse Ieng Thirith, à l’époque ministre des affaires sociales a, elle, été libérée.
Depuis des années, la partie cambodgienne de ce tribunal est accusée d’être aux ordres du pouvoir. Le co-juge cambodgien You Bunleng n’a en outre participé à aucune des enquêtes liées à ces dossiers 3 et 4, considérant ces dossiers comme clos.
La police, elle, semble bien déterminée à ne procéder à aucune arrestation. Mao Chandara, le chef de la police nationale, a ainsi confié à l’agence Reuters son opposition à l’arrestation de ces trois anciens dirigeants « Comme notre Premier ministre l’a dit, si nous faisons cela et que le pays éclate, ce sera inutile ». « Je suis un officier de police et mon devoir est de protéger le gouvernement royal et la constitution ».
Krystel Maurice