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Ieng Thirith, ministre des Affaires sociales du régime Khmer rouge, est décédée samedi à Païlin, à l’ouest du Cambodge. Âgée de 83 ans, elle était accusée de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre par le tribunal de Phnom Penh parrainé par les Nations unies.
Atteinte d’une maladie neuro-dégénérative, probablement de la maladie d’Alzheimer, elle avait été libérée le 16 septembre 2012, sa maladie la rendant « inapte » à être jugée. Depuis elle avait été régulièrement hospitalisée en Thaïlande mais était restée « sous contrôle judiciaire » jusqu’à sa mort, a précisé le tribunal samedi.
Issue de la haute société cambodgienne, elle avait étudié la littérature en France, à la Sorbonne, à Paris. En 1951, elle y rencontre son futur mari, Ieng Sary, qui fréquente alors les cercles marxisants du mouvement anticolonialiste.
Lorsque les Khmers rouges s’emparent du pouvoir en 1975, Ieng Sary devient ministre des Affaires étrangères tandis qu’elle devient ministre des Affaires sociales. Elle est également la belle-sœur de Pol Pot.
Après la création du tribunal international, elle est arrêtée en 2007 avec son mari dans leur luxueuse villa de Phnom Penh. En 2009, elle nie toute implication dans les crimes commis par les khmers rouges et promet « les sept cercles de l’enfer » à ceux qui l’accusent d’être une meurtrière.
Selon des documents du tribunal, elle assistait pourtant bien aux conseils des ministres du régime. Elle a également supervisé le contrôle strict de la distribution des médicaments et ordonné des purges contre les traitres présumés. Elle aurait également participé à la règlementation des mariages, notamment les nombreux mariages forcés.
Depuis la mort de Ieng Sary en 2013, à 87 ans, seuls deux hauts dirigeants du régime, Nuon Chea, 87 ans, et l’ancien chef d’Etat Khieu Samphan, 82 ans, ont été jugés lors d’un premier procès et condamnés à la prison à vie en août 2014 pour leur responsabilité dans la mort de deux millions de personnes.
Krystel Maurice (avec agences)