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La seule femme parmi les anciens dirigeants khmers rouges encore en vie et jugés pour crimes contre l’humanité par le tribunal parrainé par les Nations unies, ne sera pas jugée. Ainsi vient d’en décider jeudi 13 septembre la Chambre de première instance, «concluant que l’accusée Ieng Thirith souffre d’une maladie neuro-dégénérative d’évolution progressive (probablement la maladie d’Alzheimer) et qu’elle est inapte à être jugée.».
Les poursuites contre elle sont donc suspendues. Les chefs d’accusation retenus contre elle sont cependant maintenus, et comme le souligne le tribunal dans son communiqué, cette suspension des poursuites « ne saurait aucunement être considérée comme constituant une décision statuant sur la culpabilité »
Aujourd’hui âgée de 80 ans, Ieng Thirith, belle-sœur de Pol Pot et ministre des Affaires sociales durant le régime des Khmers rouges, est poursuivie pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide, tout comme son mari, Ieng Sary, ancien ministre des Affaires étrangères, Khieu Samphan, président, et Nuon Chea, numéro 2 du régime.
Ieng Thirith ne pourra quitter le territoire du Cambodge. Elle sera toutefois «tenue de s’abstenir d’entraver de quelque façon que ce soit l’administration de la justice» et, en particulier, d’approcher tout témoin, victime et accusé, à l’exception de son époux, Ieng Sary, un des trois hauts dirigeants aujourd’hui jugés.
Le parquet fait appel
L’ancienne ministre des affaires sociales aurait donc du être remise en liberté dès vendredi mais le parquet a fait appel de cette décision demandant que sa libération soit assortie de meilleures garanties.
Il exige notamment qu’elle se présente toutes les semaines aux autorités. Une demande qui a peu de chance d’aboutir dans la mesure où la Chambre soulignait dans son communiqué qu’elle ne « ne dispose d’aucun fondement juridique lui permettant d’imposer que la mise en liberté de l’intéressée soit assortie de conditions ayant un effet contraignant. En tout état de cause, la mise en œuvre de telles conditions s’avérerait problématique en raison de l’état de santé mental de l’accusée. »
Une chambre d’appel de la cour a 48 heures pour décider d’entendre ou non cette requête du parquet, auquel cas elle aura 15 jours supplémentaires pour trancher. En attendant, Ieng Thirith demeurera dans la prison attenante au tribunal où elle était jusqu’à présent retenue.
Ieng Thirith a été arrêtée avec son mari, Ieng Sary, en novembre 2007, à leur domicile phnompenhois. L’ancien chef de la diplomatie khmère rouge, âgé de 86 ans et actuellement hospitalisé, risque fort, lui aussi, d’échapper à la justice, en raison d’une santé de plus en plus défaillante.