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Sam Rainsy en pleine séance de gymnastique sur sa page Facebook le 5 janvier.
Le tribunal de Phnom Penh a émis un nouveau mandat d’arrestation contre Sam Rainsy, président du Parti du sauvetage national du Cambodge. Accusé de « complicité de faux documents publics, usage de faux et incitation à de graves troubles sociaux les 12 et 13 août » pour un message posté en août sur sa page Facebook par le sénateur Hong Sok Hour, Sam Rainsy devait se présenter le 4 décembre devant le tribunal pour être entendu, ce qu’il n’a pas fait.
En août, le sénateur Hong Sok Hour, aujourd’hui en détention préventive, avait posté une vidéo sur la page du chef de l’opposition montrant un «faux traité» supposé avoir été conclu dans le passé entre le Vietnam et le Cambodge à propos de la frontière entre les deux pays.
Ce nouveau mandat d’arrestation contre Sam Rainsy a été émis par le tribunal le 9 décembre mais ce n’est qu’hier qu’il a été rendu public. Il encourt une peine de 17 ans de prison s’il est jugé coupable des faits qui lui sont reprochés.
Dans les semaines précédentes, deux mandats d’arrestation avaient également été lancés contre les administrateurs de la page Facebook de Sam Rainsy pour ces mêmes raisons. Ils ont fui le Cambodge.
En exil depuis le 13 novembre pour échapper à une peine de prison de deux ans dans une autre affaire, le chef de l’opposition souligne une nouvelle fois que ces rebondissements prétendument judiciaires visent en réalité à l’empêcher de revenir au Cambodge pour participer aux élections de 2018.
L’enjeu des réseaux sociaux
Mais il s’attend aussi à ce que le pouvoir tente de le réduire au silence en continuant de s’attaquer à ceux qui gèrent sa page Facebook.
Depuis les législatives de 2013, où l’opposition a pris de court le parti du Premier ministre Hun Sen en utilisant largement Facebook pour rallier la jeunesse du pays à sa cause, les réseaux sociaux sont devenus un enjeu majeur dans la bataille pour le pouvoir.
Pas un jour sans que Hun Sen n’intervienne sur sa page, publiant, tout comme Sam Rainsy, aussi bien ses photos de vacances que des vidéos et des déclarations politiques. Avec 1, 75 million de « j’aime » totalisés sur son compte contre 1,92 million sur celui de Sam Rainsy, il a rapidement su rattraper son retard et n’a visiblement pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin.
Pas plus tard que lundi, il annonçait sur sa page Facebook la mise en ligne de son propre site internet et le lancement d’une application personnelle téléchargeable immédiatement pour les utilisateurs de mobiles sous Android. Et que l’on se rassure, dans cette vaste bataille de communication personne ne sera lésé. Une version pour iPhone sera bientôt disponible , a-t-il précisé.
Le 6 janvier, Hun Sen marque une fois de plus Sam Rainsy à la culotte sur sa page Facebook. Pour lui, ce sera survêtement et ballon de foot, bien que la photo soit un peu moins …dynamique que celle de son adversaire.
Krystel Maurice