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Tandis que les employés du textile reprennent le travail après plusieurs jours de grève et les événements tragiques de vendredi, plusieurs employeurs ont entamé des actions en justice contre des syndicalistes afin d’obtenir des dédommagements.
Cinq entreprises ont déjà porté plainte contre des leaders syndicaux, selon le chef du bureau du tribunal de Phnom.
Mais le Gmac, l’association des fabricants de vêtements, s’est refusé à révéler le nom de ces entreprises ainsi que les syndicats visés. Selon son président Van Sou Ieng, une cinquantaine d’employeurs, voire davantage, pourraient se porter devant le tribunal.
L’association évalue à « plus de 200 millions de dollars » le coût de ce mouvement social mais le montant des dommages matériels n’a pas été communiqué.
Approbation
Lundi encore, Ken Loo, le secrétaire général de l’association répétait que les tirs sur les manifestants constituaient une réponse appropriée de la part des forces de police.
La veille, les forces de police avaient nié toute responsabilité dans la mort de ces manifestants et annoncé qu’aucune enquête ne serait menée. Une position sidérante au vu des images filmées et qui en dit long sur l’impunité qui règne dans le pays. D’autant que depuis les élections de juillet, c’est la troisième fois que les forces de l’ordre font usage de leurs armes et tuent des manifestants. En septembre, un passant avait été tué sur le pont Monivong lors d’affrontements avec des manifestants et en novembre, une vendeuse avait été atteinte par une balle alors que des ouvriers du textile protestaient dans le district de Stung Meancheay.
Les Nations Unies réclament une enquête
Hier dans un communiqué les Nations Unies ont exhorté le gouvernement à lancer une enquête.
« Nous suivons la situation au Cambodge avec une grande préoccupation et sommes profondément alarmés par l’usage disproportionné de la force par les représentants des forces de l’ordre lors des manifestations », a déclaré Rupert Colville porte-parole du Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU.
« Nous exhortons les autorités cambodgiennes à lancer une enquête prompte et complète et à tenir pour responsables les membres des forces de sécurité qui ont recouru de manière excessive et disproportionnée à la force », a déclaré à la presse le Porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à Genève, Rupert Colville.
Il a souligné que l’encadrement des manifestations doit respecter en tout temps les obligations internationales en matière de respect des droits de l’homme, ainsi que les normes internationales de maintien de l’ordre public, comme le stipule le Code de conduite des Nations Unies. « Des actes de violences sporadiques pendant des rassemblements publics ne doivent pas servir d’excuse pour priver les gens de leur liberté de réunion, un droit qui doit être protégé et promu par les autorités », a-t-il ajouté.
De son côté Surya Subedi, rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Cambodge, a annoncé qu’il se rendrait du 12 au 17 janvier dans ce pays pour s’entretenir notamment avec Hun Sen et d’autres membres du gouvernement.
Il devrait notamment assister mardi 14 janvier à l’audience du tribunal de Phnom Penh au cours de laquelle Sam Rainsy et Kem Sokha seront entendus. Les deux dirigeants de l’opposition sont convoqués par la justice pour suspicion d’incitation aux troubles civils.