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Pour la deuxième journée consécutive, des manifestants ont bravé l’interdiction de se rassembler dans les rues de Phnom Penh sans que les forces de l’ordre n’interviennent.
Ce matin, un petit groupe de protestataires s’est rendu dans plusieurs ambassades de la capitale pour y remettre une pétition réclamant la libération des 23 personnes arrêtées lors des manifestations du 2 et 3 janvier contre des ouvriers du textile qui réclamaient une hausse de leurs salaires.
Les forces de police avaient ouvert le feu, tuant au moins quatre personnes et faisant des dizaines de blessés.
Le lendemain, les autorités interdisaient toute manifestation à Phnom Penh jusqu’à un retour à la « normale ».
A l’origine, les manifestants avaient prévus durant trois jours de délivrer cette pétition signée par près de 200 organisations locales et régionales auprès de 19 ambassades.
Mais dès lundi matin, onze d’entre eux avaient été brutalement arrêtés par des vigiles recrutés par la mairie alors qu’ils se rendaient devant l’ambassade des États-Unis. Relâchés quelques heures plus tard, ils avaient été contraints de signer un document s’engageant à ne plus organiser, ni participer à des manifestations. Mais dès leur libération, ils annonçaient qu’ils reprendraient mercredi le chemin des ambassades.
Et comme prévu, ce matin, une cinquantaine d’entre eux se sont rendus aux sièges de six représentations étrangères- Allemagne, Corée du Sud, Australie, Russie, Thaïlande ainsi qu’à l’Agence de coopération de Corée du Sud-pour y remettre leur pétition. Ils brandissaient des bannières sur lesquelles ont pouvait lire « Stop the violence » ou encore « Free the 23 ». Mais cette fois-ci, aucun policier, ni aucun de ces vigiles casqués recrutées par la mairie, n’était en vue.
Hier déjà, près de 200 personnes s’étaient rassemblées sans encombre devant la stèle du syndicaliste Chea Vichea. Assassiné en pleine rue par deux hommes à moto il y a tout juste dix ans, ce meurtre est à ce jour resté impuni. Parmi la foule, plusieurs membres de l’opposition, dont les deux leaders de l’opposition Sam Rainsy et Kem Sokha.
Là, comme ce matin devant les ambassades, les forces de l’ordre ne sont pas intervenues. Une discrétion difficilement compréhensible au regard d’une interdiction de rassemblement toujours en vigueur et des évènements des jours derniers.
Demain, la marche vers les ambassades pour y délivrer cette pétition se poursuivra. Et le 26 janvier, les syndicats du textile appellent également à une grande manifestation en faveur de la libération des 23 détenus. Les forces de l’ordre continueront-elles de rester en retrait? Rien n’est moins sûr.
A consulter aussi le tout dernier rapport de Human Rights Watch sur la situation des droits de l’homme au Cambodge.