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L’opposition improvise une marche dans les rues de Phnom Penh

Plusieurs milliers de supporters du Parti du sauvetage national du Cambodge ont défilé aujourd’hui dans les rues de Phnom Penh après avoir célébré le 17e anniversaire de l’attentat à la grenade qui avait coûté la vie à 16 personnes et fait plus d’une centaine de blessés lors d’une manifestation contre la corruption en 1997. Les auteurs de cet attentat n’ont jamais été arrêtés.

Sam Rainsy et Kem Sokha conduisaient cette marche, apparemment décidée à la toute dernière minute, suite au refus des autorités de laisser l’opposition rencontrer ses supporters au Parc de la liberté pour y tenir « son congrès du peuple ».

Dès le début de la matinée des barricades avaient été érigées aux points stratégiques de la ville, notamment aux abords du monument de l’Indépendance et de la résidence du Premier ministre. Des véhicules anti-émeute barraient l’accès au Parc de la liberté, tandis que des camions incendie munis de canons à eau  stationnaient près de Wat Botum.

Face à la pagode, les supporters ont commencé de se regrouper devant le mémorial aux victimes de l’attentat, la commémoration, ayant été autorisée. Vers 9h 30, quelques-uns ont pris la parole avant l’arrivée d’une soixantaine de moines pour un service religieux en présence de Sam Rainsy et de Kem Sokha.

«  Nous savons qui a commis ce meurtre », a lancé Kem Sokha à l’issue de la cérémonie. « Je crois que 2014 sera l’année de la justice, a renchéri Sam Rainsy évoquant cet attentat dans lequel il a failli perdre la vie. La population s’est réveillée et réclame de plus fort que justice soit rendue … La Cour internationale accuse le dirigeant du Cambodge de crime contre l’humanité ».

A cette heure-ci, tous pensaient que l’opposition maintiendrait son « Congrès du peuple »

dans un lieu public, quelque part dans la ville. Lorsque Sam Rainsy a annoncé que celui-ci se tiendrait finalement au siège du Parti dans l’après-midi, l’assemblée est restée muette, visiblement prise de court.

Mais elle l’a été encore davantage lorsque les dirigeants ont invité les participants à s’y rendre sur-le-champ, en défilant dans la ville. Sous une chaleur accablante ils ont donc parcouru les quelque 4 km jusqu’au siège du Parti situé dans le district de Meanchey, sans être intercepté par les forces de police. Au fur et à mesure du trajet, d’autres sympathisants se sont joints au cortège.

Là une scène avait été édifiée. Un peu après 12h Sam Rainsy y a dénoncé cette « loi martiale » imposée de fait par le pouvoir depuis début janvier.

Une résolution en 11 points, ici en Khmer et là en anglais, a été publiée sur le site du parti. Nous y reviendrons.

Krystel Maurice