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Mu Sochua perd son procès contre le Premier ministre Hun Sen

La Cour suprême a confirmé mercredi 2 juin la condamnation pour diffamation de Mu Sochua, députée de l’opposition, dans l’affaire qui l’oppose au Premier ministre Hun Sen.

Mu Sochua, membre du parti de Sam Rainsy(PSR) avait été condamnée le 4 août à une amende de près de 4000 dollars par la Cour municipal de Phnom Penh pour diffamation envers le Premier Ministre Hun Sen, une peine confirmée en appel en octobre dernier.
« Ma position est toujours la même. Je ne paierai pas cette amende. Je suis prête à aller en prison », a déclaré Mu Sochua à l’issue du verdict de la Cour suprême.

A l’origine de cette affaire, les propos tenus en avril 2009 par le Premier Ministre lors d’un déplacement à Kampot, province dans laquelle Mu Sochua a été élue en 2008. Dans son discours, Hun Sen avait fait allusion à une bousculade lors des élections législatives de juillet 2008 entre la députée PSR et un général de Kampot. Ce dernier l’avait agressée et avait déchiré son chemisier alors qu’elle tentait de l’empêcher d’utiliser une voiture des Forces armées royales du Cambodge (Farc) pour mener campagne en faveur du Parti Populaire Cambodgien.

Évoquant cette affaire, Hun Sen aurait déclaré publiquement -sans toutefois la nommer expressément- que Mu Sochua avait un comportement « provocant» et qu’elle « s’était élancée vers un homme pour l’embrasser, à s’en faire arracher les boutons de chemisier ».

Suite à ces propos, Mu Sochua, ancienne ministre des Affaires féminines, estimant que ces propos portaient « atteinte à son honneur et à sa dignité de femme » avait déposé plainte  contre le Premier Ministre pour injures et diffamation.
Le Premier ministre avait contre-attaqué le jour même et avait à son tour poursuivi Mu Sochua.

La députée estime que les décisions rendues par les diverses juridictions « reposent sur des considérations politiques et  non sur la loi » dans la mesure où il n’y a pas eu d’audition en première instance. Son avocat s’était en effet  retiré du dossier après avoir été soumis à des pressions.

Depuis, Mu Sochua n’avait pas fait appel à un autre avocat et  s’est contentée mercredi devant la Cour suprême, de lire un texte.   
« Où est la justice devant la loi ? Où est l’équité devant la loi »,
a-t-elle répété  à l’issue du verdict refusant à nouveau de s’acquitter de l’amende infligée au risque d’être condamnée à une peine prison.

 

Krystel Maurice