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Hun Sen: « Sam Rainsy ne participera pas aux élections de 2013 »

Le Premier ministre Hun Sen a d’ores et déjà prévenu l’opposition que Sam Rainsy ne pourra pas se présenter aux prochaines élections qui auront lieu au Cambodge en 2013.

«  La Cour l’a condamné à deux ans de prison. Il n’y aura pas de pardon cette fois-ci. Les  partis d’opposition participeront aux élections, mais pas lui » a déclaré le premier ministre qui s’exprimait lors d’une remise de diplôme à l’université royal de Phnom Penh le 23 février. Il a ajouté en s’adressant à Sam Rainsy : « vous devez d’abord purger votre peine de prison, si vous êtes assez courageux pour le faire ».

Sam Rainsy a été condamné  le 27 janvier à deux ans de prison ferme par contumace pour dégradation de bien public et incitation à la haine raciale.

Le 25 octobre dernier, le leader de l’opposition avait arraché six bornes provisoires délimitant la frontière avec le Vietnam. Un geste justifié, selon Sam Rainsy, par le fait que les bornes en question avaient précisément été avancées, dans les semaines précédentes, vers l’intérieur du territoire cambodgien par des équipes de Vietnamiens effectuant des relevés dans le secteur. Les paysans cambodgiens qui avaient alerté Sam Rainsy de la situation se retrouvaient ainsi spoliés de  plusieurs dizaines d’hectares de rizières.

Le 27 janvier 2010, à l’issue d’un procès à huit clos, deux d’entre eux ont été condamnés à un de prison ferme. Sam Rainsy, lui, a été condamné à deux ans de prison ferme par contumace. Détenteur d’un passeport français et cambodgien, le leader de l’opposition se trouvait à Paris de son procès.

Rappelons que Sam Rainsy avait déjà fui le Cambodge en 2005 pour échapper à une peine de prison pour diffamation. Il n’avait pu revenir au pays l’année suivante qu’en raison de la grâce que lui avait accordée le roi.

Vers de nouvelles poursuites ?

Le Premier ministre Hun Sen ne s’est contenté mercredi d’affirmer qu’il n’y aurait aucune nouvelle grâce pour le leader de l’opposition. Il l’a également accusé d’avoir falsifié les documents sur lesquels celui-ci  appuie son argumentation. Cette accusation annonce-t-elle une prochaine nouvelle inculpation ?

C’est en tous cas ce qu’a laissé entendre dès le lendemain Var Kimhong, le président du Comité des frontières. Ce dernier a affirmé que la carte utilisée par Rainsy datait de 1960 mais que les repères géodésiques auxquels il avait eu recours dataient, eux, de 1984.

«Ces documents ont été réalisés avec l’aide d’éminents experts cambodgiens et étrangers spécialisés dans ce domaine », s’est défendu Sam Rainsy sans détailler plus avant.
Les deux cartes sur lesquelles il s’appuie- une carte d’origine française publiée par le Service Géographique d’Indochine datant de 1925, mise à jour en 1952,  et déposée aux Nations Unies par le gouvernement royal du Cambodge en 1964 (échelle 1/100.000) et une carte plus précise (échelle 1/50.000) publiée par l’armée américaine en 1966 – sont mises en ligne sur le site Sam Rainsy et consultables ici.

 

Krystel Maurice