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Élections 2013: l’opposition participera à une commission d’enquête sur les fraudes

Défilé de supporters de Sam-Rainsy, juillet 2013, Siem Reap. Photo Krystel Maurice

L’opposition cambodgienne a accepté de travailler avec le parti au pouvoir pour étudier les accusations de fraudes concernant les législatives dont elle a refusé les résultats, a-t-elle indiqué samedi.

Une commission d’enquête va rassembler des représentants du Parti du Peuple Cambodgien (CPP) du Premier ministre Hun Sen et du Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP) du chef de l’opposition Sam Rainsy, qui ont tous les deux revendiqué la victoire aux élections du 28 juillet. Kuy Bunroeun, représentant du CNRP, a confirmé que le parti avait accepté d’y participer, sans autre détail.

Au terme d’un scrutin décrit par des organisations locales et internationales comme injuste, le CPP a annoncé conserver sa majorité au parlement avec 68 sièges contre 55 au CNRP.

L’opposition, qui a rejeté ces résultats, a revendiqué la victoire avec 63 des 123 sièges du parlement. Elle a également réclamé la création d’une commission d’enquête sur ce qu’elle a décrit comme des fraudes massives, demandant la participation de l’ONU et de la société civile.

Mais l’ONU n’y participera pas, a indiqué Tep Nytha, responsable de la Commission nationale électorale (NEC), qui dirigera l’enquête. Des représentants onusiens et d’ONG locales et internationales pourront toutefois «observer le processus», a-t-il ajouté. «C’est une bonne décision qui va calmer les esprits des électeurs», a-t-il encore estimé.

L’ONU avait plaidé vendredi pour que cette dispute entre les deux partis soit «arbitrée de façon juste», précisant qu’elle n’avait pas reçu de demande formelle pour participer à une enquête sur place.

Les Etats-Unis ont eux appelé à une enquête sur les accusations d’irrégularités, tout en estimant que le score surprise de l’opposition était un pas vers la démocratie.

Sam Rainsy, rentré d’exil juste avant le scrutin après avoir été gracié de condamnations qu’ils jugeaient politiques, a lui répété samedi ses accusations.

«Des gens mauvais ont volé les votes et veulent également voler notre victoire. Nous n’allons pas les laisser faire», a-t-il déclaré dans une vidéo postée sur le site du CRNP.

Hun Sen, au pouvoir depuis 28 ans, avait lui cette semaine semblé soutenir une enquête, tout en martelant qu’il resterait Premier ministre et formerait un nouveau gouvernement même si l’opposition boycottait le nouveau parlement.

(AFP)