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En fuite depuis 2013, l’ex-gouverneur de Bavet se livre à la police

En fuite depuis 2013, Chhuk Bundith, l’ex-gouverneur de Bavet qui avait tiré sur des employées du textile lors d’une manifestation s’est rendu de lui-même aujourd’hui au commissariat général de la police de Phnom Penh, a annoncé samedi Kirth Chantharith, le porte-parole de la police nationale. Il a été transféré au tribunal de Svay Rieng et devrait être incarcéré.

Selon le porte-parole de la police nationale, si Chhuk Bundith n’a pas révélé où il se cachait durant ces deux dernières années, une « équipe surveillait étroitement ses va-et-vient entre le Vietnam et les quelques heures qu’il passait de temps à autre au Cambodge ».

Cette « reddition » pour le moins inattendue est intervenue cinq jours seulement après l’allocution du Premier ministre prononcée lors de l’inauguration du pont de l’amitié Cambodge-Chine à Takmao. « En ce qui concerne Chhuk Bundith, avait déclaré Hun Sen lundi, la police doit l’arrêter. Interpol a émis un mandat d’arrêt ».
Ce mandat d’Interpol a été émis en mars 2015, soit 19 mois après la fuite du prévenu.

L’affaire remonte à février 2012. Trois ouvrières de l’usine Kaoway Sports, l’un des fournisseurs du groupe Puma, avaient été blessées lorsque Chhuk Bundith, le gouverneur de la ville de Bavet, avait ouvert le feu sur des milliers d’employés du textile de la province de Svay Rieng qui réclamaient de meilleures conditions de travail. Il avait été limogé puis inculpé pour blessures involontaires, avant d’être blanchi, provoquant la colère des victimes et des défenseurs des droits de l’Homme dénonçant la culture de l’impunité dans le pays.

Les autorités cambodgiennes avaient finalement rouvert une procédure contre lui. En juin 2013, il avait été reconnu coupable de blessures involontaires. Il avait été condamné à une peine de prison de dix-huit mois et à verser conjointement quelque 7.000 euros aux trois victimes. Mais Bundith n’a jamais été arrêté alors que les autorités disaient déjà avoir émis un mandat d’arrêt contre lui.

 

Krystel Maurice