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Hun Sen reste Premier ministre, l’opposition dénonce une violation de la constitution

Présidée par le roi Norodom Sihamoni, la séance inaugurale de l’assemblée nationale s’est tenue ce matin en la seule présence des 68 députés du Parti du peuple cambodgien et des représentants des corps diplomatiques, les députés de l’opposition ayant, comme ils l’avaient annoncé, boycotté la séance.

Dans un discours très sobre, le roi a félicité les nouveaux députés et a appelé à  « l’unité de la nation fondée sur la mise en œuvre des principes de la démocratie et des lois  comme nous le faisons depuis 1993 ».

Le Parti du sauvetage national du Cambodge qui a remporté 55 sièges conteste les résultats du scrutin législatif du 28 juillet dernier, dénonçant une fraude électorale massive qui lui aurait volé la victoire. Il avait conditionné sa participation à la séance inaugurale de l’assemblée à la mise en place d’une commission d’enquête indépendante, une exigence refusée par le pouvoir en place.

Ces derniers jours, l’opposition avait remise des centaines de milliers de pétitions demandant au roi de différer la cérémonie. Des bonzes avaient eux aussi manifesté pacifiquement dans l’espoir d’un tel report.

Ces pressions n’ont donc pas été suivies d’effet et cet après midi, les députés du Parti au pouvoir ont prêté serment au palais royal, tandis que les députés de l’opposition se trouvaient toujours à Siem Reap.

Le roi a publié un décret dans lequel il a reconduit le Premier ministre Hun Sen dans ses fonctions, approuvant ainsi les résultats des élections.
Le nouveau gouvernement devrait être formé demain.

L’opposition, elle, dénonce une violation de la constitution, soulignant le fait qu’un quorum de 120 députés était nécessaire pour ouvrir la session de l’assemblée. Elle juge donc cette assemblée « anti-démocratique », un avis que partagent aussi certains juristes.

 

Krystel Maurice