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Un magnat double la mise aux enchères du marché de la femme

Sok Bun, un magnat de l’immobilier à Phnom Penh qui a littéralement fracassé une ex-présentatrice de télévision dans un grand restaurant de Phnom Penh réclame aujourd’hui la clémence des autorités cambodgiennes. Présumé en fuite l’agresseur, que l’on dit s’être réfugié à Singapour, a fait savoir mardi par l’intermédiaire de son avocat qu’il renonçait à son titre d’Oknha et renchérissait son offre de dédommagement à la victime.

Le 8 juillet, une vidéo postée sur Facebook, témoignait de la violence de la scène. Elle avait été filmée quelques jours plus tôt par les caméras de surveillance d’un restaurant japonais huppé de Phnom Penh dans lequel l’agression eu lieu. Flanqué de ses sbires armés, on y voit le magnat s’attaquer à la jeune femme avec une violence inouïe, la trainer sur le sol, la frapper à coups de poings et de pieds, et lui arracher ses vêtements. La victime, Ek Socheata, connue sous le nom de Sasa, expliquera plus tard qu’il l’avait attaquée alors qu’elle tentait de s’interposer entre la patronne du restaurant, l’une de ses amies, et le magnat qui cherchait à abuser de cette dernière.

Tandis que ce puissant est toujours recherché par la police, il fait parvenir un premier communiqué par son avocat dans lequel il implore les autorités de le laisser libre afin qu’il puisse s’acquitter de «  ses charges familiales auprès de son épouse et de son fils ». Et il offre 40 000 dollars à la victime. Comme celle- ci refuse, le magnat, sans doute convaincu qu’il détient là un argument de choc pour continuer de couler de paisibles jours sans être inquiété, dégaine davantage l’artillerie. Dans un communiqué ce 14 juillet il dit renoncer à son titre d’Oknha et propose 100 000 dollars de dédommagement à la victime.

Ce titre prestigieux d’Oknha distingue une personne qui a contribué au développement de la nation cambodgienne. Très rare il y a peu, cette distinction est aujourd’hui accordée à nombre d’influentes personnalités. Ils seraient ainsi 700 à tenir ce titre, lequel s’acquiert contre une donation de 100 000 dollars à l’État.

Dans un autre communiqué publié également ce 14 juillet, le magnat fait également savoir qu’il démissionne de son poste de président de l’association cambodgienne des agents immobiliers. « Il veut vraiment trouver un compromis. Il tient à s’excuser publiquement », affirme son avocat.
La liberté en échange de 100 000 dollars, on en pleurerait devant tant de repentance. Et l’on attend avec impatience le prochain communiqué fixant sa nouvelle offre aux enchères du marché de la femme.

 

Krystel Maurice