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Le journaliste canadien Dave Walker a été assassiné, affirme sa famille

La mort du journaliste canadien Dave Walker dont le corps en décomposition a été découvert la semaine dernière dans une forêt proche du complexe d’Angkor Thom à Siem Reap, n’a pas fini de faire des vagues.
Durant toute la semaine, les responsables de la police cambodgienne ont multiplié les déclarations visant à accréditer la thèse d’une mort naturelle.

«  Après l’autopsie, nos médecins ont conclu que la victime avait succombé à un infarctus et nous n’avons constaté aucune blessure sur le corps, ni preuve d’aucune sorte indiquant qu’il pourrait s’agir d’un meurtre », déclarait le 6 mai  Touch Malai, adjoint à la police scientifique et technique de la province au Cambodia Daily.
Il avait également indiqué qu’une autopsie avait eu lieu dans les locaux de l’hôpital de Siem Reap.

Deux jours plus tard, Sort Nady,  le chef de la police provinciale confirmait dans le même journal :« Nous concluons que la victime est décédée d’un infarctus car on manque d’air frais dans cette forêt et l’on peut facilement y perdre connaissance ».

Dans deux communiqués successifs publiés jeudi et vendredi sur le site internet du journaliste Nate Thayer,  la famille de Dave Walker dénonce ces propos « mensongers », accuse les autorités cambodgiennes de dissimuler la vérité, et affirme que Dave a été assassiné.

Tammy Madon, la cousine du journaliste et sa parente la plus proche, affirme qu’à ce jour aucune autopsie n’a été effectuée. Seuls deux examens préliminaires ont eu lieu, explique-t-elle.
Le 1er mai, quelques instants après la découverte du corps, un médecin américain s’est rendu sur place à la demande du représentant de la famille. Il a recommandé de faire appel à une équipe de médecins légistes afin de déterminer les raisons et la date de la mort.

Le cou brisé et les poings serrés

 

La famille à donc immédiatement dépêché une équipe de sept experts judiciaires assermentés auprès du ministère de la justice thaïlandaise. Trois médecins et quatre légistes  se donc rendus sur place dans la forêt d’Angkor pour examiner le corps. Étaient également présents la représentante de l’ambassade du Canada à Bangkok, des représentants du gouvernement cambodgien et de la famille de Dave Walker. L’équipe de médecins a « clairement et expressément conclu que Dave Walker n’était pas mort de causes naturelles ».

Dans un second communiqué, la famille précise : « Walker était étendu sur le dos. Les examens préliminaires montraient qu’il avait le cou brisé. Ses poings étaient serrés et agrippés au sol. L’équipe médicale a clairement établi qu’il était partie prenante d’une bagarre qui a duré approximativement cinq minutes. »

Le 4 mai, poursuit Tammy Madon, l’équipe médicale thaïlandaise a recommandé que le corps soit transporté à Bangkok pour des examens médico-légaux complets, le Cambodge ne disposant pas de la technologie appropriée pour effectuer une autopsie. Le gouvernement cambodgien s’y est alors expressément opposé, ajoute-elle.
[NDLR]  A noter cependant que selon nos toutes dernières informations, un accord serait intervenu ce samedi 10 mai entre les parties pour que la dépouille de Dave Walker soit effectivement transportée à Bangkok aux fins d’autopsie.

Le gouvernement canadien laisse s’enfuir un suspect

 

Dans son dernier communiqué, la famille du journaliste se dit également « profondément perturbée  par la réponse inefficace, incompétente et indifférente » du gouvernement canadien dans cette affaire.
« Au cours des dernières 48 heures, le gouvernement canadien est resté silencieux  face à la tentative des autorités cambodgiennes d’étouffer l’affaire, se rendant complice d’une dissimulation volontaire du meurtre d’un citoyen canadien » déclare-elle.

Au-delà, elle l’accuse d’avoir laissé s’enfuir un suspect, un ressortissant canadien vivant au Cambodge. « Les autorités canadiennes à Bangkok étaient en possession de son passeport arrivé à expiration. Elles ont été dûment averties par écrit que ce suspect avait l’intention de s’enfuir si son passeport était renouvelé. Elles lui ont cependant délivré un nouveau document de voyage et il a quitté le territoire cambodgien le 6 mai ».


Krystel Maurice