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Cambodge-Thaïlande: fragile accord de cessez-le-feu

La Thaïlande et le Cambodge sont parvenus jeudi 28 avril à un fragile cessez-le-feu au terme d’une rencontre entre des officiers militaires sur le terrain, qui devrait notamment permettre le retour des dizaines de milliers de civils déplacés ces derniers jours. « C’est un accord préliminaire et nous devons attendre de voir comment la situation évolue», a indiqué Panitan Wattanayagorn, porte-parole du gouvernement thaïlandais.
Le général Prayuth Chan-ocha qui commande les forces armées thaïlandaises a précisé que cet accord était intervenu à l’issue de rudes combats qui ont eu lieu jeudi dans la matinée: « S’ils ouvrent le feu, nous répliquerons. Nous ne laisserons aucune force pénétrer sur le territoire thaïlandais »a-t-il déclaré.
Un communiqué du ministère cambodgien de la Défense précise de son côté que l’accord comprend aussi la création «d‘un climat qui permette aux civils de rentrer chez eux» et la réouverture d’un poste-frontière. Au total, 85 000 civils ont fui leurs villages pour échapper aux bombardements.
Quatorze soldats et un civil thaïlandais ont trouvé la mort au terme de ces sept jours combats, les plus violents depuis 2008.

Mercredi, le premier ministre cambodgien Hun Sen avait appelé à un cessez- le-feu mais les ministres de la défense des deux pays avaient annulé une rencontre prévue à Phnom Penh.

Ce jeudi matin, un communiqué de l’Unité de réaction rapide du Conseil des ministres accusait la Thaïlande « d’agression flagrante et caractérisée », «  prélude à une guerre totale qui ne dit pas son nom» . « Les bombardements inhumains et aveugles de la Thaïlande contre le Cambodge ne sont rien de moins que des crimes contre l’humanité. Ils s’apparentent à des actes génocidaires commis contre des civils sur le sol cambodgien » affirme ce communiqué.

Dans le même temps, le ministre thaïlandais des Affaires étrangères Kasit Piromya s’est envolé pour Jakarta, qui occupe la présidence tournante de l’Association des nations d’Asie du sud-est (Asean) à laquelle appartiennent les belligérants. Il devait y rencontrer son homologue indonésien, Marty Natalegawa. L’ambassadrice américaine à Bangkok, Mme Kristie Kenney, a de son côté rencontré le Premier ministre Abhisit Vejjajiva en enjoignant les voisins à la retenue.

Mercredi soir, la chef de la diplomatie de l’Union européenne Catherine Ashton avait qualifié le conflit de «très inquiétant», demandant aux belligérants de respecter les consignes du Conseil de sécurité de l’ONU en adoptant un «cessez-le-feu permanent»

 

Krystel Maurice