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Nouvelle polémique au sujet des recettes des temples d’Angkor

L’an dernier les recettes provenant de la vente des billets du site d’Angkor ont rapporté 51 millions de dollars, affirme l’autorité Apsara en charge de la gestion des temples d’Angkor en réponse aux récentes attaques de Kem Sokha, l’un des leaders du Parti du Sauvetage national du Cambodge (CNRP). Selon Sokha, le produit des ventes de billet serait bien supérieur et atteindrait 200 millions de dollars. L’opposition conteste régulièrement les chiffres d’Apsara qu’elle juge largement sous-évalués.

Selon Bun Narith, le président directeur de l’autorité Apsara, 1,8 million de billets ont été vendus en 2012. Sur ce total, environ 1 million de ticket, soit 59,2%,  sont des billets à 20$ n’autorisant l’accès au site que pour une seule journée. Environ 700 000 visiteurs soit 38, 8% auraient acheté des forfaits à 40 $ (trois jours de visites) tandis que 18 000 touristes auraient acheté des forfaits à 60$ (sept jours de visites).
Faux, rétorque le Parti du Sauvetage national du Cambodge qui observe qu’une majorité de visiteurs achète, non pas des billets à 20$ mais des forfaits de trois jours à 40$.

Au-delà des polémiques sur les chiffres, il n’est sans doute pas inutile de rappeler comment ces recettes sont réparties. Selon le directeur d’Apsara, depuis 2005, le nouveau contrat entre la société Sokha Hôtels et le gouvernement prévoit la répartition suivante : les taxes représentent 10% du chiffre d’affaire. Les 90% restant sont redistribués entre le gouvernement et la société Sokha, chacun percevant 50% des revenus plafonnés à 3 millions de dollars.
Au-delà de cette somme, l’Autorité Apsara, qui est chargée de la conservation des monuments et du développement du site d’Angkor, reçoit 15% du montant des entrées. Le reste, soit 85%, est divisé entre le gouvernement et la Sokha, selon un ratio de 80% pour l’état et de 20% pour la Sokha.
Sokha Hôtels appartient à l’homme d’affaire Sok Kong, qui préside également la Sokimex. C’est sans doute aujourd’hui l’homme d’affaire le plus puissant du Cambodge, le plus fortuné aussi, ce qui au Cambodge relève du pléonasme.

 

Krystel Maurice