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Plusieurs milliers de personnes à Phnom Penh pour célébrer la Journée internationale des droits de l’homme

Plusieurs milliers de personnes ont célébré aujourd’hui la Journée internationale des droits de l’homme à Phnom Penh. A l’heure où nous publions cet article, aucun incident n’a été signalé.

Dans la matinée, quelques 3000 personnes se sont rassemblées au Parc de la liberté à l’appel du Comité d’action cambodgien pour les droits de l’homme (CHRAC), qui regroupe 21 ONG locales.

Dans le même temps, six groupes de marcheurs, accompagnés par des moines ont rallié la capitale sans encombre. Ces marches de plusieurs centaines de kilomètres avaient été organisées par un groupe informel baptisé

« Les Amis du 10 décembre » comprenant diverses associations, des militants en lutte contre les expropriations de terre, des fermiers, des représentants d’unions syndicales et des représentants de minorités ethniques.

Partis vendredi de différentes provinces du Cambodge, ils avaient été bloqués hier par les forces de sécurité qui avaient installé des barrages sur les six nationales du pays.
Dans la soirée, deux de ces groupes s’étaient également vus refuser l’accès aux pagodes dans lesquelles ils avaient prévu de dormir. Les portails avaient été entravés par des chaines, suite au communiqué publié quelques jours plus tôt par la hiérarchie des deux principaux ordres bouddhistes du pays, les ordres Mohanikaya et Thammayut, interdisant aux moines de participer à ces marches.

Parvenus devant l’assemblée nationale, les marcheurs, brandissant des photos de chacun des 18 hommes et femmes emprisonnés lors de la récente vague d’arrestation, ont réclamé leur libération.

Ils ont été rejoints par une centaine de syndicalistes, membres de la Confédération cambodgienne du travail.
Parmi les participants, on reconnaissait notamment le moine Loun Sovath, Mam Sonando, ex prisonnier de conscience et patron de la radio Beehive, le leader syndicaliste Vorn Pao, puis plus tard, les deux responsables du parti d’opposition, Sam Rainsy et Kem Sokha.

 

« Le commissariat aux droits de l’homme de l’ONU rappelle que la Journée des droits de l’homme, c’est chaque jour»

 

Dans une pétition qu’ils ont remis aux députés, membres de la commission des droits de l’homme de l’assemblée, les Amis du 10 décembre demandent au gouvernement de respecter la liberté de manifester, d’assurer l’indépendance judiciaire, de mettre fin aux violences contre les protestataires et les défenseurs des droits de l’homme et de mettre un terme aux expulsions forcées.

Quelques 2000 officiels ont également célébré cette journée à Koh Pich. Une manifestation organisée par la mairie de Phnom Penh à laquelle participait notamment le gouverneur de la ville, la représentante du Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU au Cambodge et Jean- François Cautin, ambassadeur pour l’Europe. Dans un tweet en anglais, juste avant les prises de paroles, celui-ci avait écrit : « Le commissariat aux droits de l’homme de l’ONU rappelle que la Journée des droits de l’homme, c’est chaque jour. »

En fin d’après-midi, les sympathisants du Mouvement de la jeunesse du Parti du sauvetage national du Cambodge devaient se retrouver dans le Parc Tonle Sap pour entendre Sam Rainsy et Kem Sokha et assister à des concerts jusqu’à 20h30.

 

Krystel Maurice