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L’émouvant coup de fil de Hun Sen à la justice

La police examine le véhicule de la conductrice ivre qui a percuté deux gardes du corps de Hun Sen. Photo site internet de la police cambodgienne.

Le Premier ministre Hun Sen, qui n’a de cesse de répéter qu’il n’interfère jamais dans les affaires de justice, vient une fois encore de nous offrir une époustouflante démonstration de sa sincérité.

Dans la nuit du 1er avril, Ung Kol Sanik, une employée de chez BMW Cambodge, avait fauché deux gardes du corps en faction devant la résidence du Premier ministre. Elle avait fini sa course contre un arbre après avoir également percuté quatre motos à un carrefour.
Les deux gardes du corps avaient été blessés dont l’un avait la jambe brisée. Embarqué au poste de police, la conductrice éméchée-0,86 grammes d’alcool dans le sang- avait dit avoir passé la soirée avec des clients et deux de ses amies, également passagères de sa voiture. Elle avait été placée en détention provisoire le 3 avril.

Le Premier ministre a expliqué hier avoir téléphoné à Taing Sunlay le tout nouveau président du tribunal de Phnom Penh. « Je lui ai dit :  oui c’est vrai, elle a tort mais vous, Sunlay, vous pouvez intervenir tout en restant en conformité avec les procédures judiciaires et vous devriez la relaxer. ” Il a accepté. » Et si, j’ai agis ainsi, a-t-il ajouté en substance, c’est que je ne voulais pas que l’on pense que j’ai usé de mon influence pour la faire emprisonner.

On l’aura compris, la démarche du Premier ministre ne saurait être interprétée comme une interférence dans une affaire judiciaire en cours.

 

Krystel Maurice