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Drame de Koh Pich: le Cambodge en deuil

Les Cambodgiens ont observé jeudi une journée de deuil national en mémoire des victimes de la bousculade du pont de Koh Pich à Phnom Penh  tandis que les interrogations subsistent sur les raisons et sur les responsabilités de ce drame.

Des morts comptabilisés deux fois

Le bilan de la tragédie qui, de source officielle, s’élevait à 456 morts mercredi, à été curieusement revu à la baisse jeudi matin pour s’établir à 347 décès, dont 221 femmes.

Selon le ministre des Affaires sociales, Ith Sam Heng, l’un des dirigeants de la commission d’enquête mise en place par le gouvernement, certaines victimes transportées dans les hôpitaux locaux auraient en effet été comptabilisés deux fois.

Jeudi matin, le Premier ministre Hun Sen a présidé une cérémonie sur les lieux même de la catastrophe, au pied du pont de Koh Pich. Son épouse était en pleurs et les photos de l’homme fort du pays essuyant une larme devant les caméras de télévision ont fait le tour du pays.

La panique en cause

L’enquête sur les circonstances de la tragédie devrait être bouclée la semaine prochaine. Mais d’ores et déjà, les autorités semblent rejeter les déclarations des rescapés évoquant des chocs électriques provenant des installations du pont. Selon le ministre des affaires sociales, « les  morts et les blesses ne présente aucun signe d’électrocution » et «  les câbles et les lampes du pont n’ont pas été endommagées ».

Selon plusieurs responsables du gouvernement, la présence simultanée de quelque 10 000 personnes sur ce pont suspendu serait à l’origine de la catastrophe. Le pont, très étroit mais aussi très long, se serait mis à tanguer, et les gens qui étaient en train de l’emprunter auraient cédé à la panique.

La plupart des victimes sont décédés de suffocation, de blessures internes ou par noyade, ont confirmé les médecins des hôpitaux. Aucune autopsie n’a cependant été réalisée.

Le pays attend des réponses

L’opposition avait demandé une enquête indépendante afin de déterminer les responsabilités de chacun dans drame. Elle n’a pas eu lieu.

Yim Sovann, le porte-parole du Parti de Sam Rainsy avait  également demandé la démission du chef de la police de Phnom Penh ainsi que celle du gouverneur de la capitale.
A l’heure actuelle aucune sanction n’est évoquée.

Le gouvernement et l’OCIC, la société privée en charge du développement de l’île, se sont contentés mercredi de se renvoyer la balle, s’accusant mutuellement de n’avoir pas suffisamment assuré la sécurité des festivités.
Mais la polémique devrait faire long feu, les intérêts des uns et des autres étant passablement imbriqués.

Au bout du compte, même si les Cambodgiens attendent des réponses, rien n’indique pour l’instant qu’elles leurs seront fournies.